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     Le jeu addictif    

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L’addiction aux jeux de hasard et d’argent

Le jeu est une activité humaine essentielle. Le jeu est universel, il apporte plaisir et récompense. La grande majorité des joueurs a une pratique « sociale » ou « récréative ». Pour quelques personnes, le jeu sera excessif ou pathologique. Quand peut-on dire d’un joueur qu’il est un joueur à risque, excessif ou pathologique ? Quelles sont les conséquences du jeu pathologique ? Quels soins peuvent être proposés à un joueur pathlogique ? 
 

Que classe-t-on dans les jeux de hasard et d’argent ?

Se classe dans la catégorie « Jeux de hasard et d’argent » :

  • les jeux de loterie (loto, jeux de grattage, Rapido, Keno, etc.)

  • les jeux de casinos (machines à sous, roulette…)

  • les paris hippiques ou sportifs 

  • le poker.

 

Est-ce que je suis un joueur excessif ?
  • Je peux jouer sans me rendre compte des heures que j’y passe.

  • J’accorde la priorité au jeu au détriment d’autres occupations. 

  • Je peux jouer des sommes élevées.

  • Je peux ressentir un malaise si je joue trop.

 

A quel moment je peux devenir un joueur pathologique
  • Si je n’accepte pas de perdre la mise que j’ai faite.

  • Si je joue au-delà de mes moyens financiers.

  • Si je suis prêt à tout pour me « refaire ».

  • Si je joue plus souvent et plus longtemps que je le souhaiterais.

  • Si je pense que jouer et rejouer va me sortir de mes problèmes.

  • Si je pense que le jeu va m’aider à être moins anxieux, moins triste… 

  • Si je continue à jouer même si cela ne m’apporte que des désagréments.

  • Si je ressens un manque lorsque je ne joue pas.

  • Si je peux mentir à mes proches.

  • Si je fais passer le jeu avant mes activités personnelles, ma famille, mes amis…

 

Le parcours du joueur pathologique

Le joueur pathologique passe par des phases qui se succèdent sur une période de 10 à 15 ans avec des moments où il ne jouera plus et des périodes de « craving » (envie irrépressible) , de rechute.

Le joueur pourra avoir d’autres troubles (une autre addiction, des troubles de l’humeur, des troubles anxieux).

 

Combien de joueurs à risque ou excessifs en France ?

Le jeu à risque modéré concerne 3,9 %  des joueurs et le jeu excessif, 0,9 %1 . 

Parmi les joueurs qui jouent en ligne, 9,4 %  sont des joueurs à risque modéré et 13 % des joueurs excessifs, en grande difficulté. La proportion de joueurs à risque modéré est restée stable en cinq ans (10,4 % en 2012). La part des joueurs excessifs a significativement progressé (6,6 % en 2012) .

 

... Et les joueurs en ligne

La dernière enquête « Les pratiques de jeux d’argent sur Internet en France en 2017 »2 fait le bilan de huit années de mise en place d'une offre légale de jeux d’argent sur Internet.

 

Quelles sont les conséquences du jeu pathologique ?

La personne va parfois devenir irritable, elle pourra avoir des troubles du sommeil, elle va avoir tendance à s’isoler, à abandonner des activités de loisirs car elle va passer de plus en plus de temps dans des lieux de jeu ou sur Internet… Cela pourra occasionner de l’anxiété, de la dépression, des idées suicidaires. 

Le jeu pathologique et les drogues impliquent les mêmes voies neurobiologiques qui modulent la récompense, le comportement impulsif et compulsif, et l'humeur. 

Le jeu excessif va avoir des conséquences négatives dans différents aspects de la vie quotidienne : financier avec des dettes, familial, il va occasioner des conflits voire une séparation avec le conjoint. Les enfants auront tendance aussi à s’éloigner de la personne pour laquelle le jeu est devenu trop excessif. Sur le plan professionnel, elle va rencontrer des difficultés pour se concentrer. Son travail ne sera plus satisfaisant et elle pourra se faire licencier. 

 

Pourquoi chercher de l’aide ?

Parce que cette maladie du jeu vous fait éprouver de grandes souffrances et que vous ne savez plus quoi faire ? Parce que votre entourage est « à bout » et que vous vous rendez compte que cela ne peut plus durer.

Mais vous n’êtes peut-être pas prêt à débuter une prise en charge avec un médecin spécialisé. Il vous est possible tout d’abord d’essayer de soulager votre mal-être par une meilleure compréhension de ce qu’il vous arrive. Vous allez, dans ce cas, pouvoir essayer de changer en travaillant sur votre  comportement avec par exemple un livre d’auto-support (self-help-book) comme : « Surmonter un problème avec les jeux de hasard et d’argent  ».

 

Comment me soigner si je suis  un joueur pathologique ?

La première démarche sera d’en parler à votre médecin traitant, pour faire le point. Selon la situation, le médecin pourra vous adresser à un service d’addictologie de centre hospitalier ou à un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). 

Dans un premier temps, le degré d’adddiction va être évalué. Le joueur devra passer un test. Par la suite, un suivi adapté – en fonction de l’âge, des habitudes, de la personnalité pourra se mettre en place. 

Les prises en charge s’appuient sur la psychothérapie. Il en existe de plusieurs types. Vous pouvez débuter par des entretiens motivationnels. Ces entretiens permettent au patient de se fixer des objectifs et de commencer à penser à un changement dans son comportement. 

Par la suite, une thérapie comportementale et cognitive (TCC) pourra être proposée dans le but de, changer le comportement problématique en mettant en place un nouveau comportement non problématique.

Si vous cherchez à comprendre pourquoi vous vous êtes engagé dans une façon aussi excessive dans le jeu il peut être intéressant de vous engager dans une psychothérapie d’inspiration analytique.

Si le jeu – à causes de conséquences financières désastreuses – a provoqué des dommages  psychiatriques comme une dépression, une anxiété secondaire, le médecin pourra être amené à prescrire un traitement psychotrope. Les prises en charge sont le plus souvent ambulatoires. Parfois, l’état du patient va nécessiter une hospitalisation.

Un annuaire des structures accueillant les joueurs en difficultés ou leur entourage est disponible sur le site de l’IFAC.

 
Pourquoi participer à un groupe de thérapie ?...

La participation à un groupe de thérapie de groupe peut être très aidante. La confrontation à d’autres joueurs en difficulté est riche et soutenante. Pour la première fois, le joueur peut exposer en toute liberté ce qu’il pense, ressent, a vécu et envisage…

… ou à un groupe d’entraide

L'Association « Gamblers Anonymous » de Paris propose une réunion régulière. 

Compléter la prise en charge 

Il peut être indispensable de compléter la prise en charge médicale avec une prise en charge sociale. Le joueur peut avoir perdu des sommes très importantes en jouant.

 

Je suis surendetté. Que puis-je faire ?

Le site : http://www.aide-info-jeu.fr, dans une page « Faire face à vos difficultés financières » vous donne quelques conseils.

Vous y trouverez aussi : la procédure d'auto exclusion des jeux 

 

Quand sait-on que l’on est guéri ?

Plus le patient s’éloigne de sa dernière séquence de jeu, plus le risque de rechute diminue. L’abstinence ne sera pas l’objectif recherché par tous les joueurs pathologiques. Certains souhaitent retrouver du contrôle et y parviennent. 

 

Et la prévention ?

Les parents et l’entourage des plus jeunes doivent  éviter l’initiation précoce aux jeux de hasard et d’argent. Plus celle-ci se fait tôt plus le risque de devenir un joueur problématique existe. Les mineurs ne doivent pas jouer.  

L’adolescent aura tendance à penser qu’il peut « être élu » par la chance. L’envie de la confrontation, de la compétition, l’adrénaline que cela procure va être tellement tentante pour les jeunes qu’ils pourront « tomber » dans le jeu. 

Les professionnels demandent que l’Etat renforce les actions en matière de « jeu responsable.

 

« Le jeu d’argent et de hasard est un passe-temps innocent pour une large majorité, mais il devient une véritable drogue pour ceux qui tombent dans une pratique addictive. »

source : INSTITUT FEDERATIF DES ADDICTIONS COMPORTEMENTALES

https://www.ifac-addictions.fr/

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